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4 mars 2009


Pour une réglementation des publicités alimentaires destinées aux enfants intégrée à une réflexion globale sur les émissions jeunesse

Le Collectif Inter-associatif Enfance et Media (CIEM) dénonce la charte signée par les professionnels de la télévision et de la publicité qui évacue la préoccupation de santé publique défendue quelques mois auparavant par la Ministre Roselyne Bachelot et ignore les associations de consommateurs ou liées à l’enfance. Le Ciem demande une approche de co-régulation associant les différents acteurs concernés, industries agroalimentaires, pouvoirs publics, professionnels des médias et associations.

Selon cette charte les engagements des professionnels se réduisent essentiellement à « la diffusion et à la mise à disposition du public en particulier auprès du jeune public, des programmes sur l’alimentation et l’activité physique ». Or, il s’agit de programmes excessivement courts qui représentent un volume d’heures annuelles infimes au regard de l’abondance des publicités alimentaires qui sont destinées aux enfants. La charte dit : « Pour les chaînes "jeunesse" le volume horaire annuel global minimum des programmes sur l’alimentation et l’activité physique est fixé entre 25 et 35 heures », soit… entre 4 et 5 minutes par jour !

Cette charte confère au CSA une compétence « sanitaire » qu’il n’a pas, c’est au PNNS (programme national nutrition santé) et au ministère de la Santé de remplir cette mission de régulation sanitaire.

De plus la possibilité pour les chaînes de recourir aux héros préférés des enfants ajoutera à la confusion déjà savamment entretenue entre dessins animés, publicités et messages sanitaires.

Comment les enfants s’y retrouveront-ils quand on sait que de plus en plus de dessins animés mettent eux-mêmes en scène des personnages en situation de s’alimenter ou dans un contexte alimentaire favorisant l’obésité ; quand par ailleurs, placement de produit et publicité clandestine sont des pratiques courantes dans certaines productions à destination des enfants ?

Pour le CIEM il est nécessaire de sensibiliser et de mobiliser tous les professionnels intervenants sur les contenus (réalisateurs, auteurs, programmateurs…), aux enjeux de santé publique des enfants. Cette préoccupation doit irriguer l’ensemble des programmes jeunesse.

Non seulement cette charte n’est pas à la hauteur de ces enjeux, mais elle bloque toute évolution du cadre législatif et réglementaire en vigueur au moment de sa signature et ce, pour une durée de cinq ans !

Pour justifier leur position, les diffuseurs avancent qu’une diminution des recettes publicitaires entraînerait une diminution de la qualité des programmes jeunesse. A ce sujet, le CIEM souhaiterait connaître le pourcentage de recettes publicitaires investies dans la production et la réalisation de ces programmes. En effet le lien entre qualité des programmes et publicité n’est pas avéré.

Dans tous les cas, le Ciem demande l’affectation de ressources complémentaires venant compenser la perte des ressources liées à la publicité pour financer la production de programmes jeunesse.

A l’heure où l’Assemblée Nationale achève l’examen de la loi Bachelot, le CIEM demande aux députés de voter l’amendement n° 552 visant à supprimer les publicités télévisées sur les aliments destinés aux enfant pendant les émissions jeunesse tout en ouvrant un espace de travail plus global et cohérent sur cette question.

Contacts presse : Françoise Mougin : 06 82 81 40 70, Elisabeth Baton-Hervé : 01 49 95 36 77

Article tiré du site : http://www.collectifciem.org
Rubrique:  Communiqués de presse